L’Association Drophen
L’association Drophen, en tibétain « Aider l’Autre « , est située sous la direction spirituelle de Kathok Tulkou Rinpoché, un jeune et actif maître de la lignée Nyingmapa. L’association, avec à sa tête en France le Lama Amchi Lung Tok, a pour buts l’aide aux réfugiés tibétains de même que l’accès et le développement de la culture tibétaine.
Amchi Lung Tok, pouvez-vous nous résumer brièvement les activités de Drophen ?
Les activités de l’association Drophen sont réparties en trois centres d’intérêt majeurs : le bouddhisme, l’aide aux tibétains et l’accès et le développement de la culture tibétaine. L’association est répartie en plusieurs centres géographiques, parce que Kathok Rinpoché a un rayonnement spirituel très étendu. Néanmoins, les trois points névralgiques sont Taipeh, Singapour et Paris, auxquels il faut rajouter Honk Kong de manière moins formelle.
Le bouddhisme. Trois centres du Dharma ont été développés sur l’Ile de Taiwan. Le principal, à Tachung, héberge un temple et un centre de retraites qui viennent d’être achevés. 22 personnes sont entrées en septembre 2000 pour la première retraite de trois ans, trois mois et trois jours. D’autres pratiquants peuvent venir pour des retraites de quelques mois, ou encore pour quelques jours. Kathok Rinpoché vient régulièrement en France pour donner des enseignements et des initiations auxquelles peuvent se rendre toutes les personnes qui le désirent.
L’aide aux tibétains. C’est le chantier le plus important de l’association Drophen. Il s’agit d’aider les tibétains, au Tibet et en Inde essentiellement, à accéder à un pallier minimum de soins et de santé. Une de nos actions se déroule au Golok, une région du nord du Tibet : nous y finançons la construction d’un hôpital. Pour les tibétains qui habitent là-bas, le sujet est vital ; en effet, au-dessus, des 4.000 mètres d’altitude qui sont monnaie courante dans cette région, les routes sont des chemins de traverse, l’électricité une denrée rare et les hôpitaux inexistants. Il est donc capital pour les populations d’avoir un centre de soin accessible, qui puisse accueillir des patients qui n’auront ni la force, ni le temps, de parcourir les centaines de kilomètres nécessaires pour arriver jusqu’aux lointains médecins actuels.
Ma formation de médecin tibétain m’a rendu également très sensible à la situation des moines et lamas tibétains réfugiés au sud de l’Inde, dans le Karnataka. Ces jeunes lamas qui font partie du monastère de Drepung (Drepung Gomang), arrivent individuellement du Tibet depuis dix ans. Ils y recréent leur communauté à des milliers de kilomètres de son lieu d’origine.
Les opportunités et les conditions d’étude au Tibet pour la philosophie et le bouddhisme sont difficiles. C’est pourquoi les moines préfèrent s’exiler, en dépit des conditions de vie précaires que cela implique. Leur motivation et leur dynamisme n’ont pas d’égal.
Les coordonnées de l’Association :
Association Drophen
4 rue d’Artois
92160 Antony – France
Tel: 01 75 32 37 96
Santé pour les tibétains
Pourquoi avoir choisi de vous positionner sur le thème de la santé particulièrement ?
Le changement de pays a plusieurs conséquences au niveau médical. Quitter les très hautes altitudes du Toit du Monde n’induit pas seulement une adaptation d’altitude, mais aussi un changement radical de climat : de sec et froid au Tibet, les moines doivent s’adapter à la chaleur et à l’humidité du sud de l’Inde. Ils doivent aussi intégrer des modes d’alimentation radicalement différents.
Les conséquences médicales sur les réfugiés sont nombreuses. Le choc subi par l’organisme lors d’un tel changement se répercute de différentes manières. Les cas de tuberculose sont monnaie courante et les problèmes de santé se multiplient. Les familles sont loin, les moyens de transport et de communication difficiles. Les moines arrivent dans une région où personne de leur connaissance ne peut leur venir en aide.
En 1997, le moine Kalsang Gyamtso tombait malade. Son cas nécessitait absolument une opération pour le sauver. Quelques temps plus tard, il décédait, sans que ni lui, ni le monastère ait pu réunir la somme nécessaire à son opération.
C’est pourquoi notre association , dans le cadre de son action pour la santé, a souhaité s’investir afin que cette situation tragique ne se reproduise plus. Nous avons créé un fonds spécial uniquement destiné à financer les soins médicaux du monastère. L’argent est versé sur un compte local et géré par l’un des « anciens » du monastère.
Pour soutenir cette action, nous recherchons des donateurs qui alimentent le fonds de santé que nous avons créé. Les dons tant réguliers qu’épisodiques sont acceptés, bien sûr, le but étant d’aider les moines à passer les moments difficiles d’intégration à leur nouveau pays.
Nous savons par expérience que la maladie survient plus facilement lorsque les règles d’hygiène ne peuvent pas être respectées. C’est pourquoi nous démarrons cet automne un nouveau programme » Hygiène et Santé « .
Le principe est simple : nous fournissons à chaque Lama de quoi se laver et nettoyer ses vêtements. Le résultat attendu est une baisse significative des maladies dues aux conditions d’hygiène précaires que les moines subissent, en particulier la tuberculose.
Concrètement, ça se traduit par quoi ?
Nous fournissons à chaque Lama un paquet qui contient : 2 savons (pour le corps et les vêtements) par mois, trois brosses à dents, du dentifrice, une serviette de toilette et une paire de tongs, pour ne pas marcher pieds nus. Evidemment, ces objets sont achetés en Inde, ce qui représente un coût de 1500 roupies par personne et par an (soit 250FF ou 38 euros).
Pour les trente personnes que nous sponsorisons, cela représente un coût total de 7500 FF (1143 euros). Mais si nous recueillons plus d’argent, nous pourrons étendre notre action à quelques uns des 3000 moines qui habitent là-bas.
Comment peut-on vous aider ?
C’est très simple. Il suffit d’envoyer une participation (même minime) par chèque. Nous procédons à des compte-rendus de nos activités aux personnes qui nous ont aidés chaque trimestre. C’est très important pour nous d’avoir des mécènes, car la vie des Lamas en dépend.
Brièvement, quels sont les autres activités que vous développez en France ?
Dans le cadre de l’accès et du développement de la culture tibétaine, l’association Drophen organise des stages autour de la calligraphie traditionnelle. Ces stages se déroulent sur deux séances pour chaque niveau et permettent de découvrir et approfondir la calligraphie tibétaine.
Nous souhaitons également faire connaître le système médical tibétain, qui est basé sur une approche très différente des médecines occidentales.