Origine et expansion du tatouage au Japon
Initialement (jusqu’au 16ème siècle) le tatouage est – au Japon – un instrument punitif utilisé dans l’armée, d’où il se déporta progressivement dans la société, sous le nom d’Irezumi – de “Ire” et “Sumi” qui signifient “introduire” et “encre”.
Le tatouage devient ornemental au cours du 17ème siècle et atteint son apogée avec Suikaden en 1757, une traduction de la nouvelle chinoise “Water Margin”, qui relate les aventures de 108 bandits arborant des tatouages sur l’ensemble du corps.
Au cours du 19ème siècle, un nouveau style fait son apparition, et marque ainsi le début de la fascination occidentale pour le
tatouage japonais. Cette période décadente, qui se situe sur la fin du shogunat Tokugowa, marque également l’âge d’or de l’impression sur planches de bois.
Le tatouage couvre tout ou partie du corps, le costume pouvant ainsi devenir total et aller jusqu’aux poignets et aux chevilles. Son iconographie est issue de la nature et du folklore japonais, tout autant que de source religieuse.
Interdit en 1872, se faire tatouer devient une activité illicite puis totalement taboue au 20ème siècle, car associée au Yakuzas, dont l’appartenance à leurs groupes était très souvent marquée par des tatouages.
C’est désormais grâce à un monde hyper connecté que les étrangers se sont à leur tour emparés des standards de l’art de Irezumi japonais pour lui faire vivre une vie nouvelle en dehors de son berceau originel.
Au Tibet, c’est la même impression sur bois qui reste jusqu’à nos jours pour imprimer les textes du Dharma, le bouddhisme tibétain.
Source : www.quaibranly.fr , exposition “Tatoueurs, tatoués”